Il est triste de constater de nos jours l’absence totale du Pitchak dans notre vie quotidienne dans la ville d’Oran. Pourtant, ce jeu de jonglage typiquement Algérien fut très en vogue à une certaine époque, voire même plus populaire que le football auprès des plus jeunes.
De ce fait, on croisait toujours de petits groupes de quatre personnes en train d’en jouer ou même d’en fabriquer pour en jouer, et ce jusqu’au début de l’année 2005, où pour faute de mondialisation massive et incontrôlée, ce legs sportif et culturel disparut petit à petit de la sphère sociétale oranaise, pour laisser place à des jeux plus populaires à l’échelle internationale tels que le football ou encore le basketball, au détriment d’un héritage locale des plus précieux.
Historiquement parlant, nous pouvons situer la création du Pitchak vers les années 1950 en Algérie, durant la période de colonisation française, durant laquelle une certaine catégorie de la population Algérienne n’avait pas le droit de jouer au football parmi la population française, ce qui a amené au bricolage de cette petite balle en caoutchouc aux formes atypiques, fabriquée avec des chambres à air de vélos découpés en rondelles et assemblées avec des bouts de ficelle.
Plus tard, durant les années 1960 jusqu’aux années 1970, le Pitchak s’est implanté de manière importante dans le sud de la France par les rapatriés d’Algérie, et où il devint aussi populaire que dans son pays natal et continue de l’être jusqu’à nos jours.
Malheureusement, certaines associations sportives françaises n’hésitent pas aujourd’hui à s’approprier l’origine ainsi que l’identité du Pitchak, en le considérant comme une invention et un jeu purement français. Dans ce sens, nous remarquons que depuis les années 2010, ce dernier développa un réel regain d’intérêt auprès des français, spécialement grâce à l’association Pitchak France, qui n’a pas hésité à remodeler le design de la balle, lui donnant ainsi un cachet plus moderne et attrayant auprès des plus jeunes.
De là, il est nécessaire de soulever encore et toujours la question de la sauvegarde ainsi que la valorisation du patrimoine, que cela soit dans le domaine historique, culturel, sportif… auprès des nouvelles générations dans notre pays, où nous assistons aujourd’hui à un déni total voire même un mépris collectif des autorités compétentes vis-à-vis de ces précieux héritages, dont d’autres pays n’hésitent en aucun cas à se les approprier.