Front de mer d’Oran : vitrine de la ville et de son histoire

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C’est l’une des plus belles promenades de la vile d’Oran, dominant le port, elle offre près de 2km de flânerie embrassant la mer. Passage obligé de tous les touristes visitant la ville, le boulevard du front de mer est devenu l’emblème de la ville, c’est le lieu incontournable des soirées estivales.

Construit à 40m au-dessus des flots, c’est l’abbé Lambert 33e maire (1934-1941) qui entreprit sa construction. C’est toutefois bien avant (1891) qu’Emile Cayla, ingénieur génie civil et maire d’Oran qui avait prévu la construction d’un grand balcon urbain qui s’inspirait de la promenade des Anglais de Nice. Il avait imaginé un boulevard de 2650 mètres de longueur et 14 mètres de largeur, croisé par dix voies transversales, mais le conseil municipal a dû renoncer au projet, estimé trop couteux.

Le plan du boulevard veillait à répondre à deux objectifs, tout d’abord celui de relier la vieille ville aux hauts quartiers, ensuite il visait la mise en valeur des terrains militaires concédés par la guerre.
La construction a nécessité le comblement des ravins, celui de la Cressonnière qui fut ensuite aménagé en une place, Lyautey (Actuelle Place Port Saïd) et celui de la Mina, qui fut aménagé en Place de la Punaise.
Il a également fallu mettre en place des viaducs aux fondations très profondes, des pieux coulés dans le sol, d’une profondeur allant de 7 à 18 mètres car le sol argileux dans certains endroits avait besoin d’être renforcé.

Du point de vue architectural, le boulevard témoigne encore du passé tumultueux de la ville et de son évolution hétérogène. Les façades urbaines du boulevard font ressortir certaines particularités, le style architectural dominant est le style moderne, identifiable par l’absence d’ornementation ainsi que des formes simplistes. La partie dîte « Moderne » du tronçon est apparue après la délocalisation des casernes militaires et la vente des terrains occupés à des sociétés immobilières qui y ont implanté des tours symbolisant la modernité et le développement.

Le front de mer d’Oran demeure incontestablement, l’un des paysages les plus pittoresques de la ville, offrant à ses habitants ainsi qu’à ses visiteurs un lieu où il fait toujours bon de se promener et de se délecter de la richesse du paysage.

Références :
Lespes René, Oran, Études de géographie et d’histoire urbaines, Paris, Alcan, 1938 (réédité par Bel Horizon)
Bulletin mensuel « Routes Algériennes » Alger, Mars 1957

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