Fils de la musique Bedoui et père de ce qu’allait devenir par la suite la musique Rai, véritable musique emblématique de notre belle ville d’Oran, El Wahrani demeure encore aujourd’hui pour la plupart, le style musical Oranais le moins connu par rapport aux deux autres cités plus haut. Pourtant, nous sommes devant une musique riche et très raffinée, qui va par la suite révolutionner toute la manière d’appréhender l’art de faire de la musique à Oran, et allait engendrer sur son passage divers artistes, qui allaient devenir par la suite de véritables icones du paysage musical Oranais tels que Cheikh Fethi pour ne citer que celui-là.
Guide Oran vous emmène donc découvrir avec nous aujourd’hui le style musical El Wahrani, communément appelé par certains par son appellation française à savoir l’Oranais, ou encore sobrement la chanson Oranaise. Les origines de cette musique remontent aux années 1930 à Oran, et plus précisément au niveau des banlieues de la ville. Etant un parfait mélange de poésie Melhoun, combinée avec des éléments musicaux dérivés des cultures amazighs, bédouins ou encore espagnols, cette musique servait surtout de cris de rage aux opprimés des quartiers populaires durant la colonisation française, à l’instar du Blues aux Etats-Unis par exemple.
Ainsi, El Wahrani devint très mal perçu par la population française installée à Oran à cette époque, et ce pour ces allusions ouvertement politiques fort prononcées qui n’étaient pas aux goûts du colon. Cependant, cette musique devint très populaire au fil du temps car intégrant des éléments modernes dans ses compositions, s’éloignant donc des instruments traditionnels répandus jusque-là dans la musique Bedoui.
De ce fait, on y retrouve des instruments plus populaires à cette période tels que l’oud, l’accordéon, le banjo voire même le piano. Avec des mélodies accrocheuses et très soignées, et au rythme entrainant, cette musique acquis rapidement un statut plus universel que celui du Melhoun, se popularisant très vite auprès des nouvelles générations, amenant ainsi à la naissance d’artistes qui allaient devenir par la suite de véritables icones du genre tels que Ahmed Wahby ou encore Blaoui Houari, deux stars mondiales de la musique oranaise.