Suite aux nombreuses anecdotes et aventures relatées dans la première partie de cette passionnante histoire, on fit la découverte en 1951, d’une carcasse sur le sable fin d’une plage oranaise, à quelques kilomètres à peine du lieu où on aurait affirmé avoir croisé le crocodile de la Macta : un squelette gigantesque, d’une mâchoire et vertèbres imposantes, la tête, arrondie et taillée en pointe vers le museau et la peau assez épaisse. Quant à l’abdomen, il ressemblait à un pneu gonflé usé, dont il avait la teinte gris sale. Et la queue plate, se terminait par une espèce de gouvernail que l’animal balançait de droite à gauche.
La longue colonne de vertèbres dégagée mesurait quatre mètres vingt de la bouche à l’extrémité existante, Les pattes, elles, étaient enfouies dans le sable. A cet effet, l’Administrateur en chef de l’Inscription Maritime de l’époque, accompagné de deux spécialistes réussit à détacher sa tête et à la transporter au Musée afin d’y être exposée. On remarqua alors que la forme générale de la tête de l’animal vivant est assez différente de celle que suggèrent les ossements.
En réalité, elle n’est pas pointue, et de toutes les façons, on ne connaît pas toutes les espèces de cette vaste famille. De là, on en conclut que ce fut peut-être un simple phoque ou veau-marin, simplement égaré dans les marécages à la recherche de poissons et qu’on aurait confondu avec un crocodile, ce qui convint de classer cette affaire du « Crocodile de la Macta » durant plusieurs années.
Toutefois, le 4 avril 1960, le crocodile en question refit son apparition lorsque deux routiers l’aperçurent traversant la route. C’était un animal d’environ 1,50 m de longueur, de couleur bleu-pétrole, possédant une queue assez longue et avançant d’une manière nonchalante en se balançant de droite à gauche. Il devait facilement avoir 60 à 70 cm.
Les routiers bondirent alors du camion et virent notre crocodile qui toujours se dandinant, traversa la route sur une bonne centaine de mètres et s’engouffra dans l’herbe. Ce fut la dernière fois que le crocodile fut aperçu, et certains continuent aujourd’hui à affirmer haut et fort qu’il vit toujours à 100 mètres environ de l’embranchement de la route allant vers Mostaganem, avant d’arriver à La Macta.
Enfin, une question s’impose : Est-il possible qu’un représentant de la faune, rescapée de la préhistoire, puisse traverser les âges et les époques sans subir les effets inévitables du temps pour parvenir jusqu’à nos jours ?