Une halte au site appelé « saut du cheval de Aziza » au mont Murdjadjo, au paysage pittoresque surplombant Oran rappelle les circonstances de la mort de Aziza et son mari Youcef Ibn Tachfine, considéré comme le dernier des princes Almoravides à Oran en 1145. Fuyant le siège des Almohades, ils trouvèrent la mort dans une falaise de cette montagne. Le prestigieux historien et fondateur de la sociologie, Abderrahmane Ibn Khaldoun, rapporte, dans sa célèbre Moqqadima en abordant l’histoire amazighe, la fin du dernier prince almoravide et de sa femme.
Le site archéologique connu chez les habitants de Mers El Kebir sous l’appellation de « Dada Youb » évoque l’histoire des bains appelés jadis « bains de la reine » en rapport avec la reine de Castille (Espagne) « Jeanne La Folle » (Juana La Loca) qui les avait visitées pour se faire soigner d’une maladie de la peau. Selon des récits d’historiens, la reine de Castille (1504-1555) ainsi que la reine d’Aragon (1516-1555) et l’histoire de sa folie et sa vie dramatique furent une matière d’inspiration artistique pour beaucoup de romanciers et de cinéastes.
« Badra », épouse du dernier Bey d’Oran El Hassan (1823-1831) fut relatée par des historiens, unanimes à décrire cette femme comme étant « exceptionnelle ». Elle fut connue par sa cavalerie et le port de coûteaux offerts par son père, le Bey Boukabous. « Badra » dont le nom est attribué au site archéologique « Palais du Bey » avait contribué avec son mari El Hassan au rétablissement de la justice à cette période de l’époque Ottomane et portait assistance aux nécessiteux et on disait à l’époque » Bey Hassan ne craignait que Badra ».
Dans l’histoire de la ville d’Oran, on évoque Halima Ziani Ben Youcef, appelée communément dans la région « Kaida Halima » (1855-1944), connue pour ses œuvres caritatives à Oran. Elle avait consacré sa vie à la gestion des biens de la famille et son important bien personnel. Elle avait selon les historiens , contribué à la construction de la mosquée Bengabou située aux alentours de hai Mdina Jdida où elle fut enterrée. Elle avait également cédé une parcelle d’un grand terrain dans la localité de Ain El Beida qui a permis de créer le plus grand cimetière d’Oran.
Les grandes artères de la ville d’Oran et vieux quartiers portent également les noms de femmes tombées au champ d’honneur durant la guerre de libération nationale parmi lesquelles les sœurs Benslimane. Il s’agit de Houaria née en 1938 à Oran, tombée les armes à la main en 1957 à Hai El Badr et sa sœur Saadia alias Nacéra (1937-1961).
Par ailleurs, aucun résident de hai El Othmania, ne peut oublier la martyre Soufi Zoubida (1938-1957) dont une grande artère et une polyclinique portent le nom. Les noms de ces femmes modèles que portent des sites et des artères et dont le parcours est profondément enraciné dans le patrimoine populaire de la ville d’Oran, doivent être préservés dans un guide ou un site web pour les faire connaitre aux générations futures, préconise un historien de la région
Source : lemidi-dz.com